DEFINITION
L’arthrose du poignet est une affection où les articulations du poignet sont affectées par la dégradation progressive du cartilage qui recouvre les surfaces articulaires. Cette détérioration peut entraîner des douleurs, une raideur, une diminution de la mobilité et une inflammation des articulations du poignet. L’arthrose du poignet peut résulter de l’usure normale liée à l’âge, de traumatismes antérieurs, de l’utilisation excessive du poignet ou d’autres facteurs.
TRAITEMENTS
Les traitements chirurgicaux de l’arthrose du poignet varient en fonction de la gravité de la condition et des symptômes ressentis par le patient. Voici quelques options chirurgicales courantes pour traiter l’arthrose du poignet :
- Résection de la première rangée du carpe : Cette intervention implique le retrait des os endommagés de la première rangée du carpe, qui peut soulager la douleur et améliorer la fonction du poignet.
- Arthrodèse du poignet : L’arthrodèse consiste à fusionner les os du poignet ensemble, créant ainsi une immobilité de l’articulation. Cela peut soulager la douleur en éliminant le mouvement douloureux, mais il limite également la mobilité du poignet.
- Prothèse du poignet : Dans certains cas graves d’arthrose du poignet, une prothèse articulaire peut être utilisée pour remplacer l’articulation endommagée par des composants artificiels.
- Chirurgie de débridement articulaire : Cette procédure implique le nettoyage et le retrait des tissus inflammatoires ou endommagés dans l’articulation du poignet.
- Ostéotomie du poignet : Cette intervention consiste à repositionner les os du poignet afin de redistribuer les forces à travers l’articulation, réduisant ainsi la douleur et améliorant la fonction.
- Chirurgie de dénervation : Cette procédure vise à enlever ou à couper les nerfs qui transmettent la douleur, réduisant ainsi les sensations douloureuses dans le poignet.
EXPLICATION DE LA RESECTION DE LA PREMIERE RANGEE DU CARPE
EXPLICATIONS SUR LA ZONE A OPERER : LE POIGNET
Il s’agit de l’articulation qui se trouve entre l’avant-bras et la main. Elle est constituée de huit os, dont trois sont mobiles les uns par rapport aux autres, formant ainsi une partie intermédiaire appelée la première rangée du carpe. On peut la comparer à une structure articulée similaire à un ménisque, lui permettant d’ajuster sa forme pour garantir une stabilité cruciale lors de prises de force, indépendamment des différentes positions du poignet.
Pourquoi l’intervention est-elle nécessaire
LA NATURE DES LÉSIONS
La lésion au niveau de votre poignet est caractérisée par la perte des rapports normaux entre les divers os. La mobilité harmonieuse entre eux est rompue et fait place à des conflits aboutissant à de l’arthrose correspondant à l’usure progressive du cartilage qui les recouvre. Il en résulte une douleur à la mobilisation du poignet avec souvent des sensations de craquements très douloureuses. L’inflammation réactionnelle est à l’origine d’un œdème (gonflement).
A ce stade il n’existe plus aucune intervention permettant de recréer un état proche du normal. Il faut prévoir une opération de « rattrapage » dite palliative.
LES POSSIBILITÉS THÉRAPEUTIQUES
Le traitement médical
L’objectif du traitement antalgique est de soulager la douleur. Il est nécessaire de combiner :
- La prévention de l’usure en restreignant ou en évitant les mouvements déclencheurs de conflits.
- Le repos de l’articulation en utilisant une orthèse de manière intermittente, favorisant ainsi la résorption de la réaction inflammatoire d’origine mécanique (non rhumatismale).
- Le traitement anti-inflammatoire : AINS (anti-inflammatoire non stéroïdien) par voie orale ou injection locale de cortisone. Cela permet d’atténuer la réponse inflammatoire, mais ne prévient pas l’usure du cartilage ni l’aggravation de l’arthrose.
- La visco-supplémentation implique l’injection d’un lubrifiant dans l’articulation. Cependant, au niveau du poignet, le produit est rapidement absorbé, ce qui rend cette méthode peu favorable en termes d’efficacité.
Le traitement chirurgical
Il est recommandé lorsque les mesures mentionnées précédemment se révèlent inefficaces ou en cas d’une mauvaise tolérance au traitement, notamment aux anti-inflammatoires.
Après avoir discuté avec Dr de Smet et pris connaissance des avantages et des inconvénients des diverses opérations palliatives fréquemment réalisées, vous avez décidé en accord avec lui d’opter pour une intervention de résection des trois os de la première rangée du carpe.
Cette intervention peut être perçue comme « agressive » à première vue, impliquant le retrait des trois os constituant la première rangée du carpe. Le poignet est la seule articulation où cette procédure est réalisable. Une nouvelle articulation est formée entre le radius et le grand os.
Cette « prothèse » naturelle permet de réduire efficacement les douleurs tout en maintenant la mobilité et la force de préhension.
En général, une amélioration significative de la douleur est observée. La récupération de la mobilité est généralement plus marquée que celle de la force.
La nature de la lésion, l’ampleur de la raideur préexistante et les changements dégénératifs influent sur la qualité des résultats.
Bien que la présence d’une ou de plusieurs interventions antérieures au niveau du poignet ne soit pas une contre-indication, elle peut entraîner des résultats moins favorables.
Le résultat final de l’intervention peut varier, mais en principe, les mauvais résultats ou les échecs, en dehors de toute complication, sont rares, estimés à environ 5%. Dans ces situations, une arthrodèse (fusion du poignet) ou une prothèse peut être envisagée.
Il est important de souligner que l’opération n’est pas obligatoire. Elle offre une alternative pouvant apporter une amélioration par rapport à la progression naturelle de la lésion. Dans le meilleur des cas, la lésion reste stable et tolérable. Cependant, dans la plupart des cas, une détérioration de l’arthrose et de la gêne fonctionnelle douloureuse est observée.
LES EXAMENS COMPLEMENTAIRES
La radiographie du poignet constitue l’examen fondamental et adéquat pour confirmer la nécessité d’entreprendre une intervention de résection des trois os de la première rangée du carpe.
La réalisation d’examens complémentaires tels que le scanner, l’arthroscanner ou l’IRM permet d’évaluer de manière plus précise l’état du cartilage restant au niveau des surfaces articulaires formant la nouvelle articulation.