Qu’est-ce que le blocage des doigts ?
Le blocage des doigts, également connu sous le nom de doigts à ressaut ou doigts à ressort, est une condition médicale où un doigt ou le pouce devient difficile à plier ou à déplier en raison d’une contraction soudaine et incontrôlable des tendons fléchisseurs. Lorsque le doigt se plie, il peut sembler rester coincé dans une position pliée, puis se déverrouiller soudainement avec un mouvement brusque, d’où le terme « ressaut ».
Cette condition est généralement causée par un épaississement ou un nodule dans le tendon fléchisseur, ce qui entraîne un frottement anormal contre les structures environnantes lors du mouvement du doigt. Cela peut provoquer un blocage temporaire du mouvement du doigt, suivi d’une libération soudaine.
L’aptitude du tendon à glisser en douceur devient entravée, accompagnée d’inconfort initial suivi d’épisodes sporadiques de blocages. Initialement, ces blocages surviennent le matin au réveil, en raison du tendon s’accrochant dans la paume. La récurrence de ces blocages conduit à une inflammation du tendon, augmentant ainsi le frottement et contribuant à aggraver le syndrome.
Quels sont les signes et comment fait-on le diagnostic ?
Le syndrome du doigt à ressaut est une cause fréquente de douleurs dans les doigts.
Les symptômes caractéristiques se manifestent par des épisodes temporaires et douloureux de blocage lors du passage d’une flexion à une extension d’un doigt. Si la condition progresse, les blocages sont accompagnés d’une raideur du doigt avec une diminution de l’amplitude de mouvement. Dans les cas avancés, le doigt à ressaut peut entraîner un blocage complet en flexion ou en extension (souvent observé au niveau du pouce).
Cette affection peut toucher un ou plusieurs doigts simultanément ou successivement et peut également affecter les deux mains.
Il est important d’examiner certaines causes favorisantes telles que des maladies rhumatismales ou le diabète.
Le doigt à ressaut peut également apparaître après une chirurgie du syndrome du canal carpien sans nécessairement en être une complication.
Une variante particulière du doigt à ressaut se manifeste dès l’enfance sous la forme d’un blocage congénital en flexion, principalement observé au niveau du pouce.
Quels examens complémentaires ?
En général, aucun exament supplémentaire n’est nécessaire, car le diagnostic du doigt à ressaut repose principalement sur l’examen clinique.
Cependant, dans les cas où les symptômes sont encore au stade précoce et se manifestent principalement par des douleurs sans ressaut évident, une échographie peut être envisagée. Cela permettrait de détecter toute inflammation de la gaine tendineuse et la présence d’épanchement.
En résumé, le diagnostic du doigt à ressaut est généralement établi par l’examen clinique, mais des examens complémentaires comme l’échographie peuvent être utilisés dans certaines situations pour confirmer ou évaluer la gravité de la condition.
Quel est le traitement ?
Le traitement est prescrit lorsque des phénomènes de ressaut causent une gêne fonctionnelle. Initialement, le traitement peut être de nature médicale.
Cela implique l’administration d’infiltrations d’anti-inflammatoires puissants (corticoïdes) dans la gaine tendineuse, précisément dans la zone où le blocage se produit, en suivant rigoureusement les règles d’asepsie.
Cette approche s’avère efficace pour les cas débutants, bien qu’une réapparition des symptômes puisse se produire à plus ou moins long terme. Généralement, un à deux traitements par infiltration sont envisageables.
Dans les situations où les symptômes sont plus prononcés, une intervention chirurgicale peut être envisagée en première intention lorsque des « pseudo-blocages » surviennent (nécessitant l’aide de l’autre main pour débloquer le doigt) ou en cas de raideur articulaire. Elle peut aussi être envisagée ultérieurement en cas d’inefficacité des infiltrations médicales.
L’opération est généralement réalisée en ambulatoire sous anesthésie locorégionale. Elle implique une petite incision cutanée dans la paume pour partiellement ouvrir la gaine tendineuse et la poulie qui se trouve à l’emplacement du blocage. Si une inflammation significative est observée pendant l’intervention, une excision complémentaire de la synoviale du tendon pourrait être nécessaire.
En maintenant la poulie ouverte, la réapparition des symptômes est généralement évitée. Suite à des soins infirmiers durant environ deux semaines, une utilisation normale du doigt est encouragée.
Dans certains cas, des séances de rééducation peuvent accélérer la récupération de la mobilité du doigt, en particulier lorsque des problèmes de raideur étaient présents avant l’opération.
La durée de l’arrêt de travail dépend de la profession exercée par le patient.
Quelles complications pourraient survenir ?
C’est une procédure chirurgicale relativement simple, avec des risques spécifiques peu fréquents. La cicatrice pourrait rester sensible ou enflée pendant les premières semaines.
Les risques d’hématome sont rares et la résorption spontanée est normalement attendue.
La complication la plus courante est la raideur des doigts, soit préexistante avant la chirurgie, soit développée après en raison d’une utilisation limitée du doigt. Dans de tels cas, des séances de rééducation et l’utilisation d’un appareil dynamique pourraient être nécessaires. Comme dans toute intervention chirurgicale, il y a un risque d’hématome qui se résorbe habituellement de lui-même, mais dans de rares cas, une ponction d’évacuation ou un drainage chirurgical pourraient être nécessaires.
L’infection est exceptionnelle. Si elle se produit, elle pourrait demander une nouvelle intervention chirurgicale et une administration prolongée d’antibiotiques. L’œdème est fréquemment observé, causant un inconfort douloureux et rendant la mobilité des doigts difficile.
L’algodystrophie est rare : c’est un phénomène douloureux et inflammatoire encore mal compris. Elle est traitée médicalement et peut persister pendant plusieurs mois, voire des années. Sa prise en charge implique une rééducation adaptée, des examens complémentaires et parfois une gestion spécifique de la douleur. L’algodystrophie est imprévisible dans sa manifestation et son évolution, pouvant laisser des séquelles potentielles.