Une fracture du poignet est une rupture ou une fissure dans l’un des os qui composent la région du poignet. Le poignet est une structure complexe constituée de plusieurs petits os appelés les os du carpe, ainsi que les os de l’avant-bras, l’ulna (cubitus) et le radius. Une fracture du poignet peut impliquer l’un de ces os ou plusieurs d’entre eux.
Localisation du radius (en haut) et de l’ulna (en bas) par rapport à la main. Une fracture du poignet concerne habituellement la partie du radius qui se situe du côté de la main.
Qu’est-ce qu’une ostéosynthèse d’une fracture du radius distal ?
Le but d’une fixation interne par plaque vissée est de réaligner et de stabiliser la fracture du radius distal afin de restaurer la configuration anatomique normale du poignet, si cela est faisable. Ces plaques sont positionnées en contact avec l’os à travers une incision chirurgicale qui nécessite une ouverture cutanée. Elles peuvent être implantées sur la partie dorsale ou ventrale du poignet, bien que la face ventrale soit plus fréquemment choisie.
Exemple de fracture du poignet déplacée et d’une plaque de poignet telle qu’elle se positionne sur la face antérieure du radius distal
Avant l’intervention
L’évaluation d’imagerie repose sur les radiographies, et dans certains cas, un scanner peut être ajouté en cas de fracture complexe pour obtenir des informations plus détaillées.
L’intervention
Il peut arriver que la prise en charge d’une fracture du poignet soit différée de quelques jours en raison de divers facteurs tels que la nécessité d’examens complémentaires, la planification de l’opération ou un œdème important. Dans de tels cas, une attelle d’immobilisation temporaire est généralement appliquée en attendant l’intervention chirurgicale.
L’intervention chirurgicale est le plus souvent réalisée sous anesthésie locorégionale, qui sera déterminée lors de la consultation avec le médecin anesthésiste. Le chirurgien effectue une incision soit du côté palmaire, soit du côté dorsal du poignet. L’objectif de l’intervention est de réaligner la fracture (restauration de l’anatomie normale) avant de fixer une plaque pour stabiliser la fracture et favoriser sa guérison. L’utilisation d’un amplificateur de brillance (radiographies en temps réel) est généralement pratiquée pendant l’intervention pour guider précisément le positionnement de la plaque.
Dans certaines situations, d’autres dispositifs tels que des broches ou un fixateur externe peuvent être utilisés en complément en fonction de la nature de la fracture et des caractéristiques locales.
Il peut également arriver que lors de l’intervention, une arthroscopie peropératoire soit réalisée. Cela implique l’insertion d’un tube optique muni d’une caméra dans le poignet pour évaluer la qualité de la réduction de la fracture, notamment dans le cas de fractures articulaires. De plus, l’arthroscopie peut être utilisée pour rechercher d’éventuelles lésions ligamentaires qui ne seraient pas visibles sur les radiographies.
Suites opératoires
L’hospitalisation pour une fracture du poignet peut être soit en ambulatoire (vous rentrez chez vous le jour même de l’intervention) soit de quelques jours en hospitalisation complète. La mobilisation des doigts est généralement autorisée immédiatement après l’intervention.
La surveillance des pansements, la gestion de la douleur ainsi que les rendez-vous de suivi seront adaptés à chaque cas individuel et seront indiqués par votre chirurgien.
Il est possible qu’une immobilisation temporaire sous forme d’attelle ou de plâtre soit nécessaire, mais cela n’est pas systématique. La durée de l’immobilisation dépendra de la nature de la fracture, des conditions spécifiques de votre cas et de la stabilité de la fixation réalisée.
Dans de nombreux cas, une rééducation sera recommandée, que ce soit immédiatement après l’intervention ou à un stade ultérieur. La durée de la rééducation peut varier considérablement, allant de plusieurs semaines à plusieurs mois, en fonction de la gravité de la fracture, de l’intervention réalisée et de votre progression individuelle.
Complications
Les complications les plus fréquentes qui peuvent survenir après une chirurgie de fracture du poignet incluent :
- Hématome : Comme pour toute intervention chirurgicale, il existe un risque d’hématome, qui généralement se résorbe de manière spontanée. Dans de rares cas, il peut nécessiter une ponction pour évacuation ou un drainage chirurgical.
- Infection profonde : Une infection profonde est exceptionnelle, mais si elle se produit, elle peut nécessiter une nouvelle intervention chirurgicale et un traitement antibiotique prolongé.
- Tabagisme : Il est fortement déconseillé de fumer pendant la période de cicatrisation, car le tabagisme augmente le risque d’infection et retarde la consolidation.
- Œdème : Un gonflement de la zone opérée est fréquent et peut causer de l’inconfort et une difficulté à bouger les doigts. L’élévation du poignet et l’application de glace peuvent aider à réduire l’œdème, mais cela peut prendre plusieurs mois pour se résorber.
Moins fréquemment, les complications suivantes peuvent survenir :
- Lésion nerveuse ou tendineuse : Une atteinte des nerfs ou des tendons est rare mais peut nécessiter une intervention chirurgicale supplémentaire pour corriger le problème.
- Algodystrophie : Il s’agit d’un phénomène douloureux mal compris qui peut nécessiter un traitement médical et une rééducation spécifique. Elle peut durer plusieurs mois voire années, et ses séquelles peuvent varier.
- Cicatrices : Les cicatrices peuvent rester enflées et sensibles pendant plusieurs semaines.
- Raideur et limitation de la mobilité : Une raideur temporaire du poignet peut survenir et nécessiter une rééducation complémentaire. Une diminution permanente de la mobilité du poignet peut également se produire en fonction de la gravité de la fracture et de l’intervention.
- Déformation séquellaire : Une déformation séquellaire du poignet, par exemple un cal vicieux, est rare mais peut survenir.
- Atteinte ligamentaire : Dans les fractures articulaires du radius distal, une atteinte ligamentaire associée peut nécessiter une intervention ultérieure.
- Retard de consolidation ou pseudarthrose : C’est très rare, mais dans certains cas, la consolidation osseuse peut être retardée ou ne pas se produire correctement, nécessitant un traitement ou une intervention supplémentaire.
- Complications liées au matériel : Des problèmes liés au matériel d’ostéosynthèse, comme des conflits avec les tendons, peuvent se produire. Dans certains cas, le retrait du matériel peut être nécessaire.
Il est important de noter que chaque cas est unique, et le risque de complications peut varier en fonction de nombreux facteurs, y compris la nature de la fracture, la technique chirurgicale utilisée et les caractéristiques individuelles du patient.
Les résultats à espérer
La fixation interne au moyen d’une plaque d’une fracture du poignet est une procédure chirurgicale bien définie. L’évolution et le résultat final sont sujets à une grande variabilité. Des séquelles peuvent persister en raison du type de fracture ou d’autres facteurs imprévisibles.